Friday, July 30, 2021

Romans picaresques espagnols Maurice Molho texte en entier pdf

Romans picaresques espagnols

de Maurice Molho
Romans picaresques espagnols


Romans picaresques espagnols Maurice Molho texte en entier pdf - Ce volume contient : Anonyme - La Vie de Lazare de Tormes et de ses fortunes et adveristés Mateo Aleman - Le Gueux ou la Vie de Guzman d'Alfarache, guette-chemin de vie humaine Fransisco de Quevedo - La Vie de l'aventurier Don Pablos de Ségovie, vagabond exemplaire et miroir des filous Avant-propos, Introduction à la pensée picaresque, Chronologie, Bibliographie par Maurice Molho Traductions, notes et lexique par Ma...

Détails de Romans picaresques espagnols

Titre du livre : Romans picaresques espagnols

Auteur : Maurice Molho

ISBN-10 : 2070104842

Date de sortie : 23/02/1968

Catégorie : Roman

Nom de fichier : romans-picaresques-espagnols.pdf

Taille du fichier : 28.44 (La vitesse du serveur actuel est 19.94 Mbps


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Vous trouverez ci-dessous quelques critiques les plus utiles sur Romans picaresques espagnols. Vous pouvez considérer cela avant de décider d'acheter / lire ce livre.
Qui je suis, et quels étaient mes parents. Je suis de Ségovie ; et mon père, appelé Clément-Pablo, en était aussi. Dieu veuille avoir son âme ! Quoique, par sa profession, il fût ce qu’on nomme communément barbier, il avait tant de grandeur d’âme qu’il ne pouvait souffrir qu’on l’appelât ainsi, disant qu’il était tondeur de joues et tailleur de barbes. On assure qu’il était de bonne souche, et la chose est croyable, à en juger par sa passion pour le vin. Il avait épousé Aldonza Saturno de Rebollo, fille d’Octavio de Rebollo Codillo, et petite fille de Lepido Ziuraconte. On la soupçonnait dans la ville de n’être pas de race d’anciens chrétiens, quoique, en conséquence des noms de ses ancêtres, elle soutînt qu’elle descendait des triumvirs romains. Elle était jolie, et elle fut si célèbre que, pendant qu’elle vécut, tous les chansonniers d’Espagne firent sur elle quelques couplets. Au commencement de son mariage, et dans la suite, elle eut beaucoup à souffrir, parce que de mauvaises langues publiaient que son mari consentait volontiers à porter des cornes d’or. On convainquit mon père que, dans le temps qu’il lavait le visage de ceux à qui il allait faire la barbe, et qu’il leur faisait lever la tête pour cette opération préparatoire, un petit frère que j’avais, âgé de sept ans, leur enlevait adroitement ce qu’ils avaient dans le fond de leurs poches. Aussi ce petit saint est-il mort martyr sous les coups de fouet qu’on lui donna dans la prison. Mon père le regretta fort, parce qu’il savait se faire aimer et s’approprier tout. Il fut lui-même arrêté pour de pareils enfantillages et d’autres bagatelles, quoique, suivant ce que l’on m’a raconté depuis, il soit sorti de prison avec tant d’honneur, qu’il était accompagné de deux cents cardinaux, que l’on ne traitait cependant pas d’Éminences. Les femmes, dit-on, se mirent aux fenêtres pour le voir, parce qu’il eut toujours très bonne mine à pied et à cheval. Je ne dis pas cela par vaine gloire, on sait que je n’en ai jamais eu. Ma mère cependant n’essuya pour lors aucun désagrément personnel. Une vieille, qui m’a élevé, me disait un jour, en faisant son éloge, qu’elle était si obligeante, que tous ceux qui la fréquentaient en étaient enchantés. Elle me raconta pourtant qu’elle avait dit au sujet d’un cocu volontaire certaine chose qui, rendue publique, l’aurait fait emplumer. Elle eut le renom de rendre aux filles, quand elles l’avaient perdu, ce qu’elles ont de plus précieux, et de rajeunir, en faisant disparaître les cheveux blancs. Les uns l’appelaient appareilleuse de goûts, bailleuse de mésintelligences, et par sobriquet, entremetteuse et flux de bourse. L’air riant avec lequel elle entendait tout cela la faisait aimer encore davantage. Je ne m’arrêterai point à raconter la rude pénitence qu’elle faisait. Des têtes de morts tapissaient sa chambre, où il n’y avait qu’elle qui entrât, et moi quelquefois ; parce que étant un enfant, je lui paraissais encore sans conséquence. Elle me disait que ces têtes étaient là pour lui rappeler le souvenir de la mort. Mais d’autres qui prenaient plaisir à la décrier, publiaient qu’elle ne les avait que pour en faire mieux accroire. Son lit était dressé sur des cordes de pendus, et en me les montrant elle me disait : « Apprends qu’en faisant voir ces cordes à ceux que j’aime, je leur conseille, pour s’en garantir, de vivre toujours dans la défiance, et de se conduire de manière qu’on ne puisse jamais découvrir leurs actions par le moindre indice. » Don Pablo de Ségovie - Francisco de Quevedo y Villegas + Lire la suite

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